À travers une performance troublante et inédite retransmise en live, Marion Siéfert fait exploser les codes de la représentation, et interroge l’influence grandissante d’Instagram sur ce désir toujours plus puissant de mise en scène de soi. À 16 ans, Jeanne est le bouc émissaire de ses camarades de classe, qui lui reprochent d’être encore vierge. Un soir, seule face à son smartphone, elle ouvre les vannes de la honte, de la peur, de la sensualité et du ressentiment. Dans le flot d’une parole enfin libérée, elle raconte, danse, laisse parler son corps là où les mots échouent. Happée par son propre reflet, la danseuse Helena de Laurens se glisse dans la peau de ceux qui peuplent son quotidien de jeune fille élevée dans le respect de la religion catholique : son père, sa mère, sa sœur, le prêtre en confession, la sainte ou la fille de l’aumônerie... « Peu d’artistes interrogent leur rapport au religieux. Parler de la religion catholique est une façon pour moi de briser un tabou, d’interroger de l’intérieur ce monde au sein duquel j’ai grandi, et parler de sa place dans notre société. ». Dans cette performance filmée en direct et retransmise sur écran, Marion Siéfert souligne avec beaucoup d’intelligence l’ambiguïté dans laquelle nous place les réseaux sociaux, sur le chemin difficile du passage à l’âge adulte et de l’émancipation. En 2021, Marion Siéfert débute son association avec le Cndc. Vous pourrez retrouver son travail tout au long de l’année.