Danse
Chiquenaudes / Romance en Stuc

Daniel Larrieu / Cie Astrakan

03 Dec. 2019 — 20:00

mardi 3 décembre à 20:00

durée 1H04

© Benjamin Favrat

Transmettre un « ici et maintenant ». Tout d’abord le caractère fugace des signes précis et silencieux de Chiquenaudes, variation spatiale d’un même vocabulaire gestuel. Puis la fresque théâtrale de Romance en Stuc, une chorégraphie qui s’enroule autour d’un récit et qui expérimente la mise en scène d’un chœur antique dansé.

Chiquenaudes, conçue pour le concours de Bagnolet en 1982, est une courte pièce de neuf minutes, comme un glossaire de gestes simples, la déclinaison d’un vocabulaire précis, anguleux et fluide. Avec Romance en Stuc, des figures de marbre et de latex forment un chœur antique néo-punk à la gestuelle lapidaire, en partie inspirée de la statuaire antique. Compacte, comme surgie des siècles, cette danse se donne avec rudesse et précision. La matière, sous sa forme la plus brute, se frotte à l’évanescence de l’esprit.
En 2018, le chorégraphe choisit de transmettre Romance en Stuc et Chiquenaudes à de jeunes danseurs et de questionner par là même la mémoire des gestes. Ce ne sont pas les pièces qui sont livrées, réactivées, rejouées, mais la manière de les coudre, sur-mesure pour chacun. Le chorégraphe se décide à laisser son œuvre se frotter au temps.
Que reste-t-il d’une danse après une vie ? Quelles sont ses traces encore à l’œuvre dans les corps ? Comment permettre à de nouveaux individus de les accueillir ? Comment faire pour ne pas assister, sous nos yeux ébahis à leur dissolution ? Ce qu’il reste de la décennie 80, c’est le souvenir d’une fougue vivifiante et d’une créativité sans limite. En ces temps où les jeunes artistes vont volontiers creuser dans l’histoire de leur discipline, le processus est ici inverse : c’est l’histoire même qui s’offre à eux dans toute sa vigueur, s’inscrivant doucement au creux de leurs corps, de leurs postures et de leurs sensations.